Bugs politiques à la mairie de Mandelieu

La feuille de route du ministère de l’Intérieur publiée en septembre mentionne une possible interdiction des machines à voter.

Cette annonce a ému plusieurs maires des Alpes Maritimes attachés à leurs machines. Le représentant de la municipalité de Mandelieu-la-Napoule a même déclaré « Il est faux de dire qu’il y a plus d’écart avec le vote électronique entre les listes de contrôle et d’émargement. C’est plutôt le contraire […] ».

Si le journaliste a bien retranscrit les propos, alors cet élu invente l’usage de « listes de contrôle » qui n’existent pas pour appuyer une démonstration fausse.

D’autre part, cette déclaration montre que certains maires des communes concernées n’ont toujours pas accepté les résultats scientifiques sur le sujet : en France les écarts entre nombres d’émargements et nombres de voix sont, en moyenne, 3 à 6 fois plus importants quand des machines à voter sont utilisées (y compris à Mandelieu-la-Napoule).

Même si ces écarts sont insuffisants pour donner lieu à une invalidation d’élection ou pour motiver une sanction du ministère de l’intérieur, il n’en demeure pas moins qu’ils existent. Il est regrettable que des élus privilégient dans leur expression le règlement de compte avec leur opposition au mépris de la réalité.

En ce qui concerne le vote, rappelons que sa première exigence est d’être transparent, c’est-à-dire contrôlé directement par les électeurs lors d’un dépouillement public des bulletins de vote ne faisant intervenir aucun intermédiaire matériel ou logiciel.


Pour en savoir plus : après chaque élection, l’Observatoire du vote a publié un rapport consacré aux machines à voter. Il traite des écarts entre votes et émargements mais aussi des difficultés d’accessibilités, des pannes, etc.